Bien qu’une personne puisse être victime d’une seule forme de violence, plusieurs formes peuvent être présentes de façon concomitante.
La plupart du temps, l’agresseur usera de tout cet arsenal en alternant et articulant ces diverses violences.
LES VIOLENCES VERBALES
Elles sont le plus souvent banalisées par la victime. Récurrentes, elles renforcent et accompagnent fréquemment les autres formes de violences.
LES VIOLENCES PHYSIQUES
Elles peuvent être de tout type, elles se distinguent des blessures accidentelles parce qu’elles siègent en règle générale sur les zones saillantes.
LES VIOLENCES PSYCHOLOGIQUES
Elles accompagnent toutes les autres formes de violences. Elles installent une stratégie d’emprise destinée à dévaloriser la victime, à la priver de toute autonomie et à la convaincre de ses incapacités et de son infériorité par rapport à l’auteur des violences.
La femme a parfois des difficultés à la reconnaître. Les preuves matérielles de ces violences peuvent être des SMS, des courriers électroniques, des messages téléphoniques ou encore des lettres manuscrites. Les humiliations devant les enfants atteignent plus les femmes.
LES VIOLENCES SEXUELLES
Elles sont encore insuffisamment reconnues par les femmes victimes. Les victimes ne les révèlent que si une relation de confiance est établie.
LES VIOLENCES ÉCONOMIQUES
Elles visent à priver la femme de toute possibilité d’autonomie financière tout en accentuant son isolement. Elles entraînent souvent des privations également pour les enfants. Elles sont à l’origine de nombreuses démarches mais ne sont pas souvent identifiées.
LES VIOLENCES SUR LA PARENTALITÉ
Elle peuvent être commises pendant la relation du couple, au moment de la rupture voire après la fin de cette relation. Elles sont fréquemment démultipliées et intensifiées lors de l’annonce de la rupture et de la séparation ainsi que dans les premiers temps de la séparation.
Les tactiques de pouvoir et de contrôle du conjoint sur sa femme affectent son rôle de mère. Par conséquent, les violences au sein du couple l’amènent à :
- Perdre confiance en elle-même
- Croire qu’elle ne remplit pas adéquatement son rôle de parent
- Perdre le respect de certains ou de tous ces enfants
- Modifier son style parental en réaction à celui de l’agresseur
- Être isolé dans son rôle de parent.
LA VIOLENCE SOCIALE
Elle est définie par l’impact psychologique négatif renvoyé par la société à toute personne qui ne répond pas, de par sa situation personnelle et/ou professionnelle, aux attentes idéologiques de cette même société, contribuant ainsi au développement d’un sentiment d’infériorité et une régression dans l’échelle sociale.
Quand cela est possible, vous pouvez préparer votre séparation ou votre fuite face à une situation de danger.
Ces stratégies vous permettront de prendre des mesures de protection pour vous-même et éventuellement pour vos enfants :
Identifier des personnes qui peuvent vous venir en aide en cas d’urgence
Enregistrer dans votre portable et apprendre par cœur les numéros de téléphone importants
Forces de l’ordre, SAMU, permanences téléphoniques de services d’aide aux victimes, hébergement d’urgence, autres soutiens, …
Parlez de votre situation à des personnes en qui vous avez en tièrement confiance
Convenez avec elles d’un mot de passe que vous utiliserez pour les avertir que vous êtes en danger et qu’il faut appeler la Police immédiatement. Vous pouvez également convenir d’un mot de passe avec vos enfants pour qu’ils se protègent.
Informer vos enfants sur la conduite à tenir :
Aller chez les voisins, téléphoner au 17 / 18 / 114 (numéros d’urgence pour les personnes sourdes, malentendantes ou ayant des difficultés à parler)
Scanner et enregistrer dans une boite mail connue uniquement de vous, ou déposer en lieu sûr certains documents
Déposer chez un avocat, des proches ou une association vos papiers d’identité, carte de sécurité sociale, bulletins de salaires, diplômes, documents bancaires, …
Confier également les éléments de preuve qui constituent votre dossier (certificats médicaux, récépissé de dépôt de plainte, main courante, décisions judiciaires, …)
Ouvrir un compte bancaire personnel à votre nom de naissance avec une adresse différente de celle de l’agresseur
(amis, proches, associations, …) de façon à ce qu’il ne les voit pas. Choisir de préférence une banque différente de celle de votre conjoint et demander une « ouverture de compte simplifié » au regard de votre situation.
Préparer un sac avec quelques vêtements et les produits de première nécessité
Pour vous et vos enfants. Gardez le dans un endroit auquel vous pouvez avoir accès rapidement, facilement et seulement connu de vous.
Dans tous les cas, rappelez-vous toujours que votre priorité c’est votre sécurité et celle de vos enfants.
N’attendez pas le pire avant d’agir.
Il est essentiel de signaler ces comportements dès les premiers faits constatés.
Vous pouvez prévenir un travailleur social de la mairie, du conseil départemental, les services de police ou de gendarmerie, des associations de lutte contre les violences faites aux femmes, …
Vous pouvez également consulter le site www.stop-violences-femmes.gouv.fr pour vous informer ou communiquer avec une intervenante au numéro national 3919.
Si la situation le demande, appelez la Police ou la Gendarmerie en composant le 17.
Au moindre doute concernant quelqu’un de votre famille, de votre entourage ou de votre voisinage, n’hésitez pas à agir en lui offrant votre aide :
- Vous l’écoutez avec attention et respect
- Vous croyez ce qu’elle vous révèle et vous le lui dites clairement
- Vous respectez ses choix et son rythme
- Vous vous abstenez de faire des préconisations engagent ses choix de vie
- Vous ne prenez pas de décision à sa place notamment sur sa séparation, sauf en cas de danger imminent
- Vous l’aidez à identifier les soutiens et les relais possibles dans son entourage amical, professionnel et familial
- Vous la rassurez en lui indiquant qu’un réseau de professionnels est également là pour l’aider en lui communiquant les coordonnées des services médicaux et associatifs qui peuvent l’aider
- Vous pouvez l’aider à préparer son départ. Vous pouvez alors, avec l’accord de la victime, faire certaines démarches à sa place, ou avec elle, et lui fournir des renseignements qui lui seront utiles.
Pour rappel : La non-assistance à personne en danger est punie par la loi.